Digne : l'incroyable histoire d'Asco, le labrador porté disparu

C'est une histoire à faire chialer le plus rugueux de tous les hommes, de ces histoires qu'on écoute la main sur le torse, en faisant la grimace. C'était le 26 mars. Asco, un labrador noir de 5 ans et son acolyte Dalia quittent leur belle demeure champtercienne comme ils l'avaient déjà fait quelques mois en arrière malgré les nombreuses précautions de leurs maîtres.

Mais cette fois, ce 26 mars, c'est différent, Anna l'a tout de suite senti. "Comme je l'avais fait la première fois, je suis allée tout de suite à leur recherche mais je n'ai rien trouvé. Ils sont partis le vendredi. Samedi matin, Dalia revenait. Seule. Et puis elle s'est installée devant le portail, s'est assise et n'a plus bougé, comme si elle attendait Asco. Je savais que quelque chose n'allait pas". Inquiète, la maîtresse alerte le voisinage, les crèches, les écoles, le chenil, les vétérinaires; colle des affiches un peu partout à Digne et finit par faire publier un avis de recherche dans nos colonnes. Quelques coups de fil réveillent ses espoirs, mais rien de bien concret. On lui dit qu'un labrador a été aperçu rue de l'Hubac, elle s'y rend, ce n'est pas Asco. L'inquiétude grandit et la maîtresse attend, impuissante.

Le retour

Le 14e jour, à 5h30 du matin, Anna et son époux sont réveillés par des gémissements, "le bruit était tellement puissant qu'on aurait dit qu'il venait de l'intérieur de la maison." Elle accourt, c'est Asco qui revient. Et autant dire que, si un chien attend aussi longtemps pour regagner son domicile, c'est qu'il a vécu quelque chose qui l'empêchait de rentrer plus vite. Comme être coincé dans un piège par exemple. C'est vraisemblablement ce qui s'est passé pour Asco qui rentre chez lui ce jeudi 8 avril, une patte, un morceau de langue et 10 kilos en moins.

Partagée entre la peine de son état et la joie de le retrouver, Anna le conduit chez le vétérinaire et la sentence tombe: la patte est infectée, il faut amputer. "Selon lui, les blessures d'Asco indiquent qu'il a été pris au piège très vite puisqu'il ne s'est pas nourri tout le temps de sa disparition. Heureusement il a beaucoup plu et mon chien a pu s'hydrater." Puis, à force de tirer sur sa jambe -jusqu'au sang peut-être même jusqu'aux os- la patte a fini par mourir.

Asco aurait ensuite rongé lui-même son pied pour enfin se libérer de ce piège dont on ignore l'origine, ni la forme, ni même le lieu où il a été posé. Même si son regard est toujours un peu vague, Asco commence à s'habituer à marcher et courir sur trois pattes. Il a repris des forces, mais de là à remettre ça, peut-être pas demain.


Asco a dû être amputé de la patte arrière droite, jusqu'à la cuisse. Un morceau de langue a également été arraché, enfin, le labrador s'est présenté chez lui avec des bosses sur la tête.

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